Dany LERICHE et Jean-Michel FICKINGER vivent et travaillent en France.
Ils forment un couple d’artistes.
Née en même temps que leur rencontre, la collaboration artistique de Dany et Jean-Michel a commencé il y a plus de vingt ans. Leur recherche artistique porte sur les minorités spirituelles qui résistent à l’uniformisation culturelle globale. Ce projet s’inscrit dans la continuité des recherches de Claude Lévi-Strauss, quand il pointait l’embarras et le tiraillement qu’ont ces minorités à trouver un juste équilibre entre l’oubli et la disparition ou l’absorption par la mondialisation.
Ils exposent tant en galeries, en musées que dans des centres d’art en France et à l’étranger (Corée, Brésil, Canada, Mali, Togo, états-Unis, Allemagne, Suisse, Suriname, Cameroun…).
Ils ont obtenu la « Villa Médicis Hors les Murs en 2006 pour le Mali, une résidence à l’Institut Sacatar
au Brésil en 2009 et une en 2014, la Mention spéciale du jury, Prix Scam Roger Pic en 2011 pour les « Chasseurs de l’invisible », une résidence au Suriname pour le festival d’art contemporain
en collaboration avec Marcel Pinas en 2015, une résidence de l’Université de Liaoning, Shenyang
en Chine en 2017.
Ils ont publié les « Korèdugaw, derniers bouffons sacrés du Mali », chez Trans Photographic Press en 2019.
Ils viennent de participer aux rencontres de Bamako en 2022.
www.dljmf.org
Yaya COULIBLLY est né à Koula, dans le cercle de Koulikoro, le 26 avril 1959,
« le jour de la cérémonie du Jo ».
C’est à cet enfant, né précisément ce jour-là, que l’on transmettra le pouvoir des ancêtres, même s’il n’est pas l’aîné comme la tradition l’exige. Très tôt initié aux savoirs mystiques, descendant direct du roi de Ségou, il hérite de son père la maîtrise du théâtre de marionnettes qui occupe une place de premier ordre dans les rites d’initiation des sociétés secrètes.
Plus tard, il étudie à l’Institut national des arts (INA) de Bamako puis à l’Institut de la Marionnette en France, à l’école nationale supérieure des arts et de la marionnette (ESNAM) à Charleville-Mézières en France. à Paris, il fréquente les ethnologues et participe activement à la construction des savoirs occidentaux sur les sociétés traditionnelles d’Afrique de l’ouest. Il contribue aux recherches scientifiques liées à leurs objets.
Depuis, Yaya Coulibaly est devenu le gardien de la tradition Bambara, la plus vieille et la plus riche en Afrique. Héritier d’une très ancienne collection de marionnettes, Yaya la complète, jour après jour, avec de nouvelles créations faîtes de fils à tiges ou portées par les hommes.
Grâce à sa riche initiation traditionnelle, Yaya a su créer un nouveau théâtre de marionnettes dynamique et contemporain avec lequel il parcourt le monde entier.
En effet, en 1980, il fonde la troupe Sogolon (« la femme buffle », mère de Soudiata Keita) pour promouvoir la création du théâtre de marionnettes d’influence Bamanan, Somono et Bozo. Première troupe de marionnettistes du Mali, la compagnie Sogolon créée des spectacles depuis vingt ans et forme des intervenants et des artistes maliens, africains et européens. L’originalité des marionnettes du Mali combinée au talent de Yaya lui vaut aujourd’hui une solide renommée internationale et collabore à la diffusion de son art qu’il partage avec la plus grande générosité.
Très habile, ce génie des marionnettes a le don de faire passer des messages à travers ses marionnettes. S’inspirant des contes et leçons de morales, tirés des fables sociales, Yaya Coulibaly met en avant les valeurs qui lui sont chères : le courage, l’amour et la prospérité. Homme de convictions, grand défenseur de la liberté individuelle et collective, il ne cesse de vilipender la guerre et les extrémismes (ce qu’il nomme les « gangrènes contemporaines ») qui lui font tant horreur.
éternel enfant, voyageur infatigable, il définit le marionnettiste comme un scientifique, un historien, un thérapeute, un géomancien, un sorcier, un guérisseur, un formateur, un enseignant de la vie au service de la vie.
Père de famille, ce magicien des marionnettes s’est aussi donné du temps pour transmettre ses connaissances à ses enfants, en vue d’assurer la relève : « Je considère les marionnettes comme des objets de valeurs et qu’il faut transmettre aux jeunes générations ».
En 2006, sa collection a étè exposée au Musée de l’Or Africain du Cap en Afrique du Sud. Cette exposition comprenait un ensemble de marionnettes anciennes et contemporaines de différents types (marionnettes à gaines, à fils, à ombres mais aussi masques et statues).
La même année, il a participé avec la Handspring Puppet Compagnie à l’exposition à Arms Length – The art of African Puppetry à l’Africa Center de New-York.
« D’un savoir occulte, j’en ai fait un métier » Yaya Coulibaly
Jean-Christian FLEURY est professeur de lettres et critique d’art spécialisé dans la photographie.
Il vit à Paris.
Il collabore comme photographe à la revue Artistes de Bernard Lamarche-Vadel de 1981 à 1983.
Il devient membre du comité de rédaction de la revue Photographies Magazine de 1987 à 1997,
ainsi que de la revue Camera International.
Depuis 1999, il participe à la programmation du festival Chroniques Nomades, consacré à la photographie du voyage. Il contribue également à la Biennale Urbi & Orbi de Sedan pour les éditions 2006, 2008 et 2013.
Co-commissaire des expositions « Le Vent, cela qui ne peut être peint » et « Météorologiques » au Musée des Beaux Arts du Havre en 2022 et 2023.
Auteur ou co-auteur de plus d’une vingtaine d’ouvrages sur la photographie, monographies et catalogues d’exposition.
Salia MALÉ est titulaire d’un doctorat en lettres et sociologie comparative, avec option ethnologie générale de l’université Paris X en 1995. Nommé Maître de recherche en 2002 puis Directeur de recherche en 2008,
il est à ce jour Directeur Général Adjoint du Musée National, Chargé de cours et Chef du Département Master en Ingéniérie Culturelle au Conservatoire des Arts et Métiers Multimédia Balla Fasséké Kouyaté.
Il est initié à plusieurs cultes initiatiques (dont la Confrérie des Chasseurs).
Il est Chevalier de l’Ordre National du Mali
et Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres de la République française.
Jean-Louis SAGOT-DUVAUROUX est philosophe, dramaturge et directeur de théâtre.
Plusieurs de ses essais traitent des rapports Europe/Afrique, notamment « On ne naît pas Noir, on le devient » (Albin Michel 2004) et « L’art est un faux dieu » (Jacques Flament éditions, 2020).
Très impliqué dans la vie artistique du Mali, où il vit en partie depuis 1972, il est l’auteur de l’idée originale et du scénario de La Genèse (film de Cheick Oumar Sissoko, sélection officielle Cannes 1999) et co-fondateur de la Compagnie théâtrale bamakoise BlonBa, devenue BaroDa, pour laquelle il a écrit une vingtaine de pièces montées au Mali et diffusées dans quatorze pays de quatre continents.
Il dirige le théâtre de l’Arlequin (France, 91) confié à l’antenne française de la Compagnie BaroDa.