Loin des clichés bigarrés d’une Inde aussi conventionnelle qu’attendue, Alexandre de Mortemart s’attache, dans la radicalité
du noir et blanc, à dépeindre le quotidien de la capitale du Bengale dont il est un habitant hivernal.
Il a, comme plus généralement dans son travail, cette « manière noire » d’entrevoir le monde. Ici, dans une succession d’instantanés,
il témoigne d’un chaos ordonné dans une sobriété visuelle.
[…]
Il évite le cliché récurrent, concernant la capitale du Bengale occidental, de la pauvreté et si l’on voit des terrains vagues emplis de détritus, des chiens étiques, des silhouettes dormant sur un banc enveloppés dans des sacs de jute, des ramasseurs de déchets, il n’entend pas provoquer la compassion et encore moins jouer sur la féérie de la misère chatoyante. Il fait mieux, il nous déroute.
Pascal Bruckner (extrait)